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Ils pensent que je gère... et pourtant.

Les mères-piliers, leur charge mentale et leurs façades fleuries.

Le chêne, tout un symbole. Il porte, robuste et fiable. Il traverse les siècles, témoin silencieux de son temps. C'est une image qui m'a longtemps portée, associée à ma grand-mère, sa main de fer, sa force inébranlable a priori. À sa mort, je me suis offert un bijou en sa mémoire: une feuille de chêne qui s'enroule autour de mon poignet. Son souvenir se rappelle à moi chaque fois que je le porte et que je croise cet arbre au détour d'une balade. 

J'ai chéri longtemps ce trésor et la puissance de ma lignée que j'y ai associée
Aujourd'hui, ce bracelet porte un autre message. 

Chêne, symbole de maternité: force et charge mentale des mamans

Les travers d'une charge mentale de maman bien gérée


J'ai exploré les failles de cette apparente solidité. Toujours reconnaissante de la vaillance transmise de génération en génération, j'ai aussi compris qu'elle s'accompagne d'un revers sournois: la croyance que les mamans peuvent tout porter.

  • Croyance intime que notre composition faite de ce même roc nous permet de tout traverser et tout prendre en charge, que les limites sont faites pour les autres et que, nous, ça va. Jusqu'au jour où cette croyance s'égratigne, où notre résistance se fissure d'avoir trop chargé nos épaules.

  • Croyance répandue chez nos proches que maman peut tout gérer. Parce que c'est tout ce qu'on leur a toujours montré, mettant un point d'honneur à assurer en toute circonstance, incarnant fièrement ce pilier, idéalisé dans notre enfance puis un jour, enfin, hérité, quand c'est à notre tour de devenir mère. 

Ce pilier soutient une façade. 
Une devanture derrière laquelle il est clair que faire face puise dans nos réserves, que cela nous coûte et que notre vie émotionnelle est bien plus intense à l'intérieur, à l'abri des regards, qu'à l'extérieur, là où l'on pourrait nous trouver vulnérables.


Derrière la façade des mères-piliers: le post partum et la maternité, pour de vrai


Si aujourd'hui ma perception de ce chêne pilier a évolué, c'est parce que j'ai touché des limites, exploré ce qu'il y avait derrière ma façade. Et bien que je sente encore ce roc en moi quand il s'agit de mes enfants, j'ai compris que je ne peux pas tout porter. Et vous non plus. La vraie force réside souvent dans la capacité à demander de l'aide, non à faire seule. À oser exprimer ces vulnérabilités, à déposer, même temporairement, les poids trop lourds et ceux qui ne nous appartiennent pas. 

Cela ne fait pas de nous des mères incapables, moins bonnes que les autres. Mais des mères plus honnêtes qui, par ce geste, tendent la main à d'autres mères dont la façade fleurie cache parfois un intérieur peu lumineux.

Elles ne seront pas toujours prêtes à ouvrir la porte, ni à vous laisser entrer. Mais si elles peuvent regarder par la fenêtre ce qui se passe chez vous, elles se sentiront déjà moins. 
Moins tout. Moins débordées, moins bordéliques, moins control freak, moins nulles. Moins seules.

Derrière la façade des mères-piliers, la charge mentale, le post partum et la maternité, pour de vrai


Quand j'envoie un pack de lettres directement dans leur boîte aux lettres parce que vous avez choisi de le leur offrir, une brèche nouvelle s'ouvre

Parce que le courrier n'a pas d'yeux pour voir, ni de morale pour juger. Alors elles le laissent entrer. Et les mots que j'ai écrits à l'abri derrière ma façade, dans le cocon de mon post-partum, ceux que vous choisissez de leur envoyer, se frayent un chemin dans leur quotidien loin des regards. Ces mots ont la permission d'entrer dans leur intimité. Là où elle se sentent, comme nous, très seules à incarner leur rôle, à vouloir tout gérer, tout porter. À dépasser leurs limites dans l'indifférence totale, parce que les autres ont appris à voir que c'est bon, elle assure. À donner tout aux autres, ne gardant pour elles que les miettes de fierté d'être un si beau pilier.

Quand je porte ce bracelet aujourd'hui ou que je croise un chêne au détour d'une balade, c'est désormais cela qui me vient en tête: tout le poids du monde que nous portons et avons porté et dont nous pouvons nous soulager. Comment? En le déposant. Ou à tout le moins, en ouvrant notre porte les unes aux autres ou en s'envoyant du courrier inspiré, parce que derrière nos jolies façades, nos intérieurs sont décorés par les mêmes fournisseurs depuis la nuit des temps.

Chères courageuses mamans, ouvrons une brèche. 
Dites-moi quel chêne vous êtes, quelles chaines vous portez.
Et dites-leur, à vos voisines, si votre intérieur est toujours aussi resplendissant que votre façade.

Tendrement,

Aurélie
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Si tu es enceinte ou à la recherche d'un cadeau de naissance qui fera mouche, laisse-moi te parler de ce pack de lettres qui franchit les portes d'entrées pour toucher les mamans au plus vrai, au plus juste.

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